Famille

Exonérations de succession : Comment protéger votre patrimoine ?

Jordan Alvarez
Editeur
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Comment bénéficier des exonérations de droits de succession ?

Sommaire

  1. Introduction
  2. Les biens totalement exonérés de droits de succession
  3. Les exonérations partielles de droits de succession
  4. Les abattements en matière de succession
  5. L'impact de l'adoption sur les droits de succession
  6. La représentation en matière successorale
  7. FAQ

Lorsqu'une personne décède, le transfert de ses biens à ses héritiers est généralement soumis à des droits de succession.

Cependant, certaines catégories de biens bénéficient d'une exonération partielle ou totale, permettant ainsi de réduire voire d'annuler le montant de ces droits.

Il est essentiel de comprendre ces exonérations pour optimiser la transmission de patrimoine.

Les exonérations totales :

Certains biens sont totalement exonérés de droits de succession.

Parmi eux, nous retrouvons notamment :

  • Les réversions de rentes viagères entre époux ou entre parents en ligne directe, un mécanisme qui permet d'assurer la continuité des revenus pour le conjoint survivant.
  • Les œuvres d'art, livres, tableaux et objets de collection donnés à l'État ou à des musées. Selon l'article 795 A du Code général des impôts (CGI), ces biens sont exonérés à condition qu'ils soient reconnus d'intérêt national et qu'ils soient affectés à un musée public.
  • Les immeubles classés monuments historiques, sous certaines conditions. Cette exonération est encadrée par l'article 795 du CGI, stipulant que les immeubles doivent être conservés dans la famille pendant au moins 30 ans et ouverts au public pendant au moins 50 jours par an.
  • Les dons et legs consentis à l'État, aux collectivités territoriales, et aux établissements publics scientifiques et d'enseignement bénéficient également d'une exonération, selon les articles 794 et suivants du CGI. Ces legs doivent être affectés à des œuvres d'intérêt général pour être valides.
  • Les successions des victimes de guerre ou d'actes de terrorisme sont également exonérées. En vertu de l'article 796 du CGI, cette exonération s'applique à toute personne décédée des suites d'un acte de terrorisme survenu après le 1er janvier 2015.

Les exonérations partielles :

Certains biens bénéficient d'une exonération partielle, ce qui permet de réduire significativement les droits de succession :

  • Les capitaux versés au titre d'un contrat d'assurance-vie sont exonérés à hauteur de 152 500 euros par bénéficiaire, selon l'article 990 I du CGI, à condition que le contrat ait été souscrit avant les 70 ans du souscripteur.
  • Les biens ruraux et les parts de groupements fonciers agricoles sont exonérés à hauteur de 75% de leur valeur, si leur transmission respecte les conditions prévues à l'article 793 bis du CGI. Cette exonération est applicable si les biens sont conservés pendant au moins cinq ans après la succession.
  • Les bois, forêts, et parts de groupements forestiers bénéficient également d'une exonération partielle à hauteur de 75% de leur valeur, selon l'article 793 du CGI, sous réserve que les biens soient conservés pendant trente ans après la succession.
  • La transmission d'une entreprise individuelle ou de parts de société ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale bénéficie d'une exonération partielle de 75% de la valeur de l'entreprise, selon l'article 787 B du CGI, à condition que les parts ou actions soient conservées pendant au moins quatre ans après la succession.

Les personnes exonérées de droits de succession :

Certains héritiers bénéficient d'une exonération totale de droits de succession, indépendamment de la nature des biens transmis.

Il s'agit principalement :

  • Des conjoints survivants et des partenaires pacsés. En vertu de l'article 796-0 bis du CGI, les successions entre époux ou partenaires pacsés sont totalement exonérées de droits de succession.
  • Des héritiers de victimes d'actes de terrorisme. Comme mentionné précédemment, l'article 796 du CGI prévoit une exonération totale pour les successions ouvertes suite à un acte de terrorisme.

Il est important de noter que ces exonérations ne dispensent pas de l'obligation de déclaration de succession, sauf cas particuliers.

Quels sont les abattements en matière de succession ?

Les abattements applicables en matière de succession varient selon le lien de parenté entre le défunt et l'héritier. Un abattement est une réduction du montant taxable, permettant de diminuer le montant des droits à payer.

Abattements selon le lien de parenté :

  • 100 000 euros entre parents et enfants, conformément à l'article 779 du CGI. Ce montant peut être majoré dans certaines situations, comme en cas de handicap.
  • 15 932 euros entre frères et sœurs. Chaque frère ou sœur célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, peut être exonéré de droits de succession si, au moment de l'ouverture de la succession, il a plus de 50 ans ou est atteint d'une infirmité l'empêchant de subvenir à ses besoins (article 796-0 ter du CGI).
  • 7 967 euros pour les neveux et nièces (article 788 III du CGI).

Abattement spécifique pour les personnes handicapées :

Un abattement spécifique de 159 325 euros est prévu pour tout héritier, légataire ou donataire handicapé, en plus des abattements classiques (article 779 II du CGI).

Cet abattement s'applique aux personnes incapables de travailler dans des conditions normales de rentabilité en raison d'une infirmité physique ou mentale.

Cette disposition vise à compenser les charges supplémentaires que peut entraîner un handicap, en permettant une réduction plus importante des droits de succession pour les héritiers concernés.

Il est important de noter que cet abattement est cumulable avec les autres abattements applicables selon le lien de parenté avec le défunt, offrant ainsi une protection financière accrue aux personnes en situation de handicap.

Adoption : L'adoption joue également un rôle significatif dans les droits de succession, influençant les abattements et les taux d'imposition applicables aux enfants adoptés.

  • Adoption plénière : Les enfants adoptés de manière plénière bénéficient des mêmes droits que les enfants biologiques, y compris un abattement de 100 000 euros et l'application des barèmes en ligne directe.
    Cela signifie qu'ils sont traités de la même manière que des descendants directs du défunt, bénéficiant ainsi des conditions les plus favorables en matière de droits de succession.
  • Adoption simple : Les enfants adoptés sous le régime de l'adoption simple sont, en revanche, soumis à un régime fiscal moins avantageux.
    Ils sont taxés à 60% après un abattement de 1 594 euros, sauf exceptions prévues à l'article 786 du CGI, telles que l'adoption de l'enfant du conjoint ou l'adoption d'un enfant mineur. Dans ces cas particuliers, des conditions plus favorables peuvent s'appliquer, reconnaissant le lien étroit existant entre l'adoptant et l'adopté.

La représentation en matière successorale : La représentation permet aux descendants d'une personne de recueillir la part que cette personne aurait reçue si elle était encore en vie.

Cette règle s'applique notamment en cas de décès, d'indignité ou de renonciation d'un héritier.

En d'autres termes, si un héritier direct (par exemple, un enfant du défunt) décède avant l'ouverture de la succession, ses propres descendants (les petits-enfants du défunt) peuvent venir à la succession en lieu et place de leur parent décédé.

Ils reçoivent alors la part que leur parent aurait dû percevoir, bénéficiant ainsi des abattements et barèmes applicables à leur grand-parent, comme si leur parent était encore en vie.

Cela permet de maintenir une équité dans la transmission du patrimoine, en tenant compte des aléas de la vie qui peuvent affecter les familles.

Conclusion

En résumé, les exonérations et abattements en matière de droits de succession sont des mécanismes essentiels pour alléger la charge fiscale lors de la transmission de patrimoine.

Qu'il s'agisse des exonérations totales ou partielles, chaque situation familiale et chaque type de bien peuvent bénéficier de régimes spécifiques permettant d'optimiser la succession.

Les personnes handicapées, les enfants adoptés ou encore les descendants d'un héritier prédécédé sont autant de cas particuliers qui nécessitent une attention particulière pour bénéficier des meilleures conditions fiscales.

Une bonne compréhension de ces dispositifs est donc indispensable pour planifier efficacement la transmission de son patrimoine et protéger ses héritiers dans le respect de la législation en vigueur.

FAQ

  1. Quels biens peuvent être totalement exonérés de droits de succession ?
    Les biens pouvant être totalement exonérés de droits de succession incluent notamment les réversions de rentes viagères entre époux ou entre parents en ligne directe, les œuvres d'art, livres, tableaux et objets de collection donnés à l'État ou à des musées, ainsi que les immeubles classés monuments historiques sous certaines conditions. Ces exonérations sont encadrées par le Code général des impôts (CGI) et visent à préserver le patrimoine culturel et familial.
  2. Quels sont les abattements applicables en matière de succession ?
    Les abattements en matière de succession varient en fonction du lien de parenté avec le défunt. Par exemple, un abattement de 100 000 euros est applicable entre parents et enfants, tandis que les frères et sœurs bénéficient d'un abattement de 15 932 euros. Pour les neveux et nièces, l'abattement est de 7 967 euros. De plus, un abattement spécifique de 159 325 euros est prévu pour les personnes handicapées, venant s'ajouter aux abattements personnels déjà existants.
  3. Comment l'adoption influence-t-elle les droits de succession ?
    L'adoption a un impact significatif sur les droits de succession. Dans le cadre d'une adoption plénière, les enfants adoptés bénéficient des mêmes droits que les enfants biologiques, ce qui inclut un abattement de 100 000 euros et l'application des barèmes en ligne directe. En revanche, pour l'adoption simple, les enfants sont taxés à 60% après un abattement de 1 594 euros, sauf exceptions spécifiques prévues par la loi, telles que l'adoption de l'enfant du conjoint ou l'adoption d'un enfant mineur.
  4. Les contrats d'assurance-vie sont-ils exonérés de droits de succession ?
    Oui, les capitaux versés au titre d'un contrat d'assurance-vie peuvent bénéficier d'une exonération de droits de succession, mais cela dépend des conditions de souscription. Si le contrat a été souscrit avant les 70 ans du souscripteur, chaque bénéficiaire peut être exonéré jusqu'à 152 500 euros. Au-delà de cette limite, des taxes s'appliquent. Ce régime fiscal avantageux fait de l'assurance-vie un outil couramment utilisé pour la transmission de patrimoine.
  5. Qu'est-ce que la représentation en matière successorale ?
    La représentation en matière successorale permet aux descendants d'un héritier prédécédé de prendre la place de ce dernier dans la succession. Cela signifie que les petits-enfants peuvent recevoir la part de leur parent décédé comme s'il était encore en vie, en bénéficiant des mêmes abattements et barèmes fiscaux. Ce mécanisme est particulièrement utile pour maintenir l'équité entre les héritiers et est applicable en cas de décès, d'indignité ou de renonciation à la succession de l'héritier initial.

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