Arnaques

Faux conseillers bancaires : Comment prévenir les arnaques de spoofing ?

Francois Hagege
Fondateur
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Arnaque au faux conseiller bancaire : Conseils pour vous protéger

Les cybercriminels ne cessent d'innover pour contourner les systèmes de sécurité bancaire, et le spoofing ou arnaque au faux conseiller bancaire est l'un des procédés les plus courants pour abuser de la confiance des clients.

Ce type de fraude, particulièrement redoutable, consiste pour les escrocs à se faire passer pour un conseiller bancaire afin de subtiliser des informations confidentielles, permettant ainsi des opérations frauduleuses.

Sommaire

  1. Arnaque au faux conseiller bancaire : Comprendre le spoofing et ses risques
  2. Qu’est-ce que le spoofing bancaire ?
  3. Les techniques de l’arnaque au faux conseiller bancaire
  4. Comment reconnaître et éviter le spoofing bancaire ?
  5. Que faire en cas de suspicion d’arnaque au faux conseiller bancaire ?
  6. Comment obtenir un remboursement en cas de spoofing bancaire ?
  7. FAQ

Qu’est-ce que le spoofing bancaire ?

Le spoofing est une technique qui consiste pour un fraudeur à se faire passer pour un conseiller bancaire légitime dans le but d’obtenir des informations sensibles. Par ce biais, il parvient à usurper l'identité d'un professionnel, créant une illusion de légitimité qui pousse la victime à divulguer ses données bancaires.

Les victimes découvrent souvent le vol d’argent ou les opérations non autorisées seulement après coup. Dans certains cas, les victimes peuvent demander un remboursement à leur banque, à condition qu’aucune négligence grave ne puisse leur être reprochée (voir art. L. 133-18 et L. 133-19 IV du Code monétaire et financier).

Les techniques de l’arnaque au faux conseiller bancaire

Les fraudeurs utilisent divers moyens pour se faire passer pour des conseillers bancaires ou des institutions officielles. Les plus courants sont le phishing (hameçonnage) et les appels téléphoniques.

1. Le phishing par SMS ou par e-mail

Phishing par SMS : Les clients reçoivent un message provenant prétendument d'une institution (banque, fournisseur de services) les incitant à cliquer sur un lien pour régler une fausse facture ou fournir des informations.

En cliquant, la victime est dirigée vers un site qui imite celui de l’institution pour récolter ses informations personnelles. Le fraudeur peut alors contacter la victime, feignant de traiter une urgence bancaire, et ainsi obtenir des détails supplémentaires, tels que les codes de validation envoyés par SMS.

Phishing par e-mail : Semblable au phishing par SMS, les escrocs envoient des e-mails imitant ceux d’institutions bancaires ou d'autres organismes. Ils parviennent ainsi à soutirer des informations sensibles en prétendant que des transactions suspectes ont été détectées.

2. L’arnaque par appel téléphonique

Les fraudeurs appellent directement leurs victimes, souvent en usurpant le numéro de téléphone de l'agence bancaire, pour signaler des opérations frauduleuses fictives.

En se faisant passer pour des employés de la banque, ils demandent à la victime de fournir ses informations de carte bancaire, ses identifiants ou de confirmer des transactions. Dans certains cas extrêmes, le faux conseiller propose d’envoyer un coursier pour récupérer la carte bancaire de la victime sous prétexte de la détruire, facilitant ainsi des retraits frauduleux ou des achats par paiement sans contact.

Comment reconnaître et éviter le spoofing bancaire ?

Signes révélateurs d’une tentative de spoofing

Voici quelques indices permettant d’identifier une tentative d'arnaque au faux conseiller bancaire :

  • Messages suspects d'une institution ou d’un fournisseur prétendant une créance impayée ;
  • Appels non sollicités mentionnant des opérations frauduleuses ;
  • Demandes d’informations bancaires par téléphone ou en ligne sans démarche préalable de la part du client.

Les escrocs prennent soin de rendre leur approche crédible en utilisant des sites internet imitant ceux de banques ou de services en ligne, et en reprenant un vocabulaire technique familier au client.
De plus, ils utilisent des numéros de téléphone masqués ou falsifiés, correspondant à ceux des institutions bancaires pour inspirer confiance.

Conseils pratiques pour se protéger

Quelques précautions simples permettent de se prémunir contre le spoofing :

  • Ne jamais divulguer d'informations bancaires par téléphone ou en ligne, sauf si l'initiative vient de vous ;
  • Ne jamais cliquer sur des liens reçus par SMS ou e-mail sans vérification préalable ;
  • Contacter directement la banque ou le service mentionné en utilisant les coordonnées officielles pour confirmer l’information ;
  • En cas de visite à domicile, ne jamais remettre sa carte bancaire à un coursier ou à toute personne prétendant travailler pour une banque.

Que faire en cas de suspicion d’arnaque au faux conseiller bancaire ?

Si vous pensez être victime de spoofing, plusieurs actions immédiates s’imposent pour protéger vos comptes et engager des recours juridiques contre cette fraude.

  1. Avertir immédiatement votre banque des transactions suspectes : Dès que vous constatez une opération que vous n’avez pas autorisée, il est essentiel de contacter votre établissement bancaire. Conformément à l'article L. 133-17 du Code monétaire et financier, vous avez l’obligation de signaler sans délai toute fraude. Ce signalement doit se faire dans un délai de 13 mois pour être pris en compte (voir art. L. 133-24 du CMF), afin de maximiser vos chances de récupération de fonds. Une réaction rapide témoigne de votre diligence et renforce votre position pour demander un remboursement.
  2. Faire opposition à votre carte bancaire : En cas de doute sur l’utilisation frauduleuse de votre carte, il est impératif de faire opposition immédiatement pour bloquer son usage. Ce geste permet de limiter les pertes potentielles et protège votre compte de nouvelles tentatives d’escroquerie. Généralement, votre banque vous fournira un nouveau moyen de paiement après opposition, renforçant ainsi la sécurité de vos transactions.
  3. Demander un remboursement auprès de votre banque : En vertu des articles L. 133-18 et L. 133-19 du CMF, votre banque est tenue de rembourser les opérations frauduleuses, sauf si elle prouve une négligence grave de votre part. Ainsi, il est recommandé de documenter toutes les démarches entreprises et de conserver les preuves de vos échanges avec l'établissement, comme des captures d'écran ou des copies de courriers, pour appuyer votre demande.
  4. Porter plainte pour escroquerie : L’escroquerie, régie par l’article 313-1 du Code pénal, est un délit passible de sanctions pénales. Si les éléments de l’infraction sont réunis, en particulier la tromperie intentionnelle et la volonté de nuire, la victime peut porter plainte auprès des autorités compétentes. Une plainte bien étayée renforce la possibilité d'obtenir justice et, dans certains cas, facilite la procédure de remboursement engagée auprès de la banque.

Comment obtenir un remboursement en cas de spoofing bancaire ?

Les clients victimes de fraude au faux conseiller bancaire peuvent exiger un remboursement de la banque, sous certaines conditions, prévues par le Code monétaire et financier. Voici les étapes et conditions essentielles pour obtenir un remboursement :

  1. Demande de remboursement auprès de la banque : Dès la constatation de l’opération frauduleuse, il est essentiel de contacter rapidement la banque pour signaler la fraude. L'article L. 133-18 du CMF stipule que la banque est responsable des opérations frauduleuses réalisées sans autorisation du titulaire du compte, et doit donc rembourser les montants volés, sauf en cas de négligence grave de la part de la victime.
  2. Authentification forte et remboursement : En cas d’utilisation d’un système de sécurité renforcée, comme l'authentification forte, la banque ne sera tenue de rembourser que si l’opération a été effectuée à l’insu du titulaire (voir art. L. 133-19 II CMF). Cela signifie que si un fraudeur parvient à contourner ces mesures sans la complicité ou l'imprudence du titulaire, la responsabilité bancaire est engagée, et le remboursement doit être effectué.
  3. Exceptions en cas de négligence grave : Selon la jurisprudence, des comportements comme répondre à un e-mail suspect ou transmettre des informations bancaires sensibles peuvent être considérés comme une négligence grave (voir Cass. com. 28 mars 2018, n° 16-20.018 ; Cass. com. 1er juillet 2020, n° 18-21.487). Si la banque prouve une négligence de la part de la victime, elle peut refuser le remboursement. En revanche, si le titulaire n’a pas contribué à la fraude, la banque reste tenue de rembourser les pertes subies.

Conclusion

Pour préserver vos finances et vos données personnelles, il est essentiel de rester vigilant face aux techniques de spoofing, qui ne cessent d'évoluer. En suivant quelques règles simples de prudence et en connaissant vos droits, vous pouvez minimiser les risques et réagir efficacement en cas de fraude.

Face à une arnaque, n'hésitez pas à alerter rapidement votre banque et à entamer les démarches nécessaires pour protéger vos comptes. La prévention reste votre meilleure alliée contre ce type de fraude sophistiquée.

FAQ

1. Qu’est-ce que le spoofing bancaire et comment fonctionne-t-il ?
Le spoofing bancaire, ou arnaque au faux conseiller bancaire, est une technique de fraude visant à usurper l'identité d’un conseiller bancaire ou d'une institution financière légitime pour tromper les clients et obtenir des informations personnelles et bancaires. Cette arnaque repose sur plusieurs méthodes :

  • Le phishing par SMS ou e-mail : Le client reçoit un message frauduleux, souvent alarmant, prétendant provenir de la banque ou d’une autre institution (administration, fournisseur de service, etc.), demandant de cliquer sur un lien pour régler une soi-disant dette ou pour sécuriser son compte. En cliquant, la victime est redirigée vers un site frauduleux imitant celui de la banque, où elle est invitée à entrer ses informations sensibles.
  • L'appel téléphonique : Le fraudeur appelle directement le client en usurpant le numéro de téléphone de l’agence bancaire pour plus de crédibilité, prétendant qu'une transaction frauduleuse a été détectée et que des actions urgentes sont nécessaires. Profitant de l'effet de panique, le faux conseiller obtient les identifiants, codes de sécurité, voire autorise des transactions frauduleuses.
  • La récupération de la carte bancaire : Dans certains cas extrêmes, le fraudeur peut se présenter physiquement pour récupérer la carte de la victime sous prétexte de la détruire. Cela leur permet d'effectuer des retraits d'espèces ou d'utiliser les paiements sans contact.

2. Quels sont les signes révélateurs d’une arnaque au faux conseiller bancaire ?
Déceler une arnaque au faux conseiller bancaire peut sauver vos finances. Voici les signes d'alerte les plus fréquents :

  • SMS ou e-mail non sollicités : Recevoir un message d'une institution ou d'un fournisseur avec un message alarmant sur une dette impayée ou une transaction suspecte ;
  • Appels téléphoniques suspectes : Un prétendu conseiller bancaire appelle pour parler d'une fraude inconnue, insistant pour obtenir rapidement vos informations bancaires ou vous demandant d'approuver une transaction ;
  • Urgence d’agir : La demande de fournir des informations bancaires ou personnelles immédiatement, sous peine de prétendus risques de pertes financières ou de blocage de compte ;
  • Usurpation d’interface et de numéro : Les escrocs copient les interfaces des sites de banques ou utilisent des numéros de téléphone proches de ceux de l'institution. Ils emploient des termes techniques pour se donner un air crédible, ce qui peut facilement convaincre une victime non avertie.

Ces signes doivent être traités avec une grande vigilance et des vérifications préalables auprès de votre institution bancaire.

3. Comment se protéger efficacement contre le spoofing bancaire ?
Protéger vos finances contre le spoofing repose sur quelques réflexes de sécurité simples mais efficaces :

  • Ne jamais divulguer des informations bancaires sans vérification : Si vous recevez un appel ou un message suspect, ne donnez jamais de codes ou d’informations personnelles. Appelez directement votre banque via le numéro officiel pour confirmer l’authenticité de la demande.
  • Éviter de cliquer sur des liens suspects : Supprimez immédiatement les messages douteux, qu'ils proviennent d'un SMS ou d'un e-mail, surtout s’ils contiennent des liens. Préférez toujours accéder aux sites officiels de votre banque en entrant manuellement l'adresse dans votre navigateur.
  • Utiliser des mots de passe sécurisés et uniques : Assurez-vous que vos mots de passe bancaires sont uniques, complexes, et changés régulièrement. Évitez d’utiliser les mêmes mots de passe pour différents comptes.
  • Activez les notifications bancaires : Si votre banque offre un service de notifications pour chaque transaction, activez-le. Cela vous permettra d'être informé en temps réel de toute opération suspecte.
  • Signaler immédiatement tout comportement étrange : Dès qu’une personne se présente en tant que représentant de la banque ou demande une information inhabituelle, contactez votre banque pour vérifier la véracité de la démarche.

Ces précautions, bien appliquées, réduisent considérablement les risques de compromission de vos données bancaires.

4. Que faire si l’on est victime de spoofing bancaire ?
Si vous soupçonnez ou constatez une fraude bancaire avérée, il est essentiel de réagir rapidement pour sécuriser vos comptes et maximiser les chances de récupération des fonds :

  • Informer immédiatement votre banque : Contactez votre banque pour signaler toute opération frauduleuse. En vertu de l'article L. 133-17 du Code monétaire et financier, le titulaire doit notifier la banque des transactions non autorisées dans un délai de 13 mois pour bénéficier de protections légales.
  • Faire opposition à votre carte bancaire : Dès que vous détectez une activité suspecte, faites opposition pour empêcher d’autres transactions. Votre banque émettra une nouvelle carte pour renforcer la sécurité.
  • Déposer une plainte pour escroquerie : Conformément aux articles 313-1 et suivants du Code pénal, l'escroquerie est un délit. Vous pouvez porter plainte auprès des autorités compétentes pour documenter la fraude, ce qui renforcera également votre dossier de demande de remboursement auprès de la banque.

Ces actions permettent de limiter les dommages et d’obtenir les documents nécessaires pour appuyer votre demande de récupération de fonds.

5. Peut-on obtenir un remboursement en cas de spoofing bancaire ?
Oui, il est possible d’obtenir un remboursement en cas de spoofing bancaire, à condition que certaines conditions soient remplies. Voici les principales étapes :

  • Demander un remboursement auprès de la banque : Selon l'article L. 133-18 du Code monétaire et financier, la banque est responsable des opérations frauduleuses si elles ont été réalisées sans l’autorisation du client. La banque est donc tenue de rembourser, sauf si elle prouve que la victime a commis une négligence grave.
  • Authentification forte et remboursement : Si la banque utilise un système de sécurité renforcée (authentification forte), elle sera tenue de rembourser si la fraude a été réalisée à l’insu du titulaire, selon l'art. L. 133-19 II du CMF. La banque ne peut donc pas refuser le remboursement si le client n’a pas approuvé volontairement la transaction.
  • Cas de négligence grave : La jurisprudence a statué que certaines actions de la victime peuvent constituer une négligence grave, notamment répondre à des e-mails douteux en fournissant des informations bancaires (voir Cass. com. 28 mars 2018, n° 16-20.018 ; Cass. com. 1er juillet 2020, n° 18-21.487). Dans ces cas, la banque peut refuser le remboursement si elle prouve que le client a été imprudent.
  • Délais de demande de remboursement : Les victimes de fraude disposent de 13 mois à compter de la date de la fraude pour demander le remboursement (art. L. 133-24 CMF). Passé ce délai, la banque n'est plus obligée d’indemniser la victime.

En cas de litige, il est recommandé de conserver toutes les preuves de la fraude, y compris les e-mails et SMS suspects, pour appuyer votre dossier et renforcer vos chances de recouvrement intégral des fonds volés.

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