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Procédure de sortie de crise : un levier pour sauver votre entreprise

Francois Hagege
Fondateur
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Aider les entreprises à rebondir : procédure de sortie de crise

La crise sanitaire a profondément impacté l'économie mondiale, et de nombreuses petites entreprises ont vu leur viabilité financière menacée. Pour les soutenir face à ces difficultés, le gouvernement a mis en place une procédure judiciaire spécifique : le traitement de sortie de crise. Destinée aux entreprises les plus vulnérables, cette procédure vise à restructurer les dettes tout en permettant la poursuite de l'activité.

Quels sont les critères d'éligibilité, les étapes clés et les avantages de cette démarche ? Découvrez dans cet article toutes les informations essentielles pour comprendre ce dispositif.

Sommaire

  1. Introduction
  2. Qu'est-ce que la procédure de traitement de sortie de crise ?
  3. Quelles entreprises sont éligibles à la procédure de traitement de sortie de crise ?
  4. Comment se déroule la procédure de traitement de sortie de crise ?
  5. Quels sont les impacts de cette procédure sur la gestion de l'entreprise ?
  6. Comment prend fin la procédure de traitement de sortie de crise ?
  7. FAQ

Qu'est-ce que la procédure de traitement de sortie de crise ?

La procédure de traitement de sortie de crise, également appelée « redressement judiciaire simplifié », a été instaurée par la loi n°2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire.
Elle s'adresse principalement aux petites entreprises dont la viabilité financière a été gravement affectée par l'épidémie de Covid-19.

Il s'agit d'une procédure collective simplifiée et temporaire, avec des aspects hybrides, empruntant à la fois des caractéristiques des procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire. L'objectif principal est de permettre à ces entreprises de se restructurer rapidement, notamment en rééchelonnant leurs dettes.

Cette procédure a été conçue pour offrir aux petites entreprises un outil rapide et efficace de rebond, en leur permettant d'élaborer un plan de sortie de crise sur une courte période, dans un cadre juridiquement sécurisé.

Quelles sont les entreprises éligibles à la procédure de traitement de sortie de crise ?

Conditions relatives à l'entreprise

Pour être éligible à cette procédure, une entreprise doit remplir plusieurs conditions cumulatives :

  1. Avoir moins de 20 salariés.
  2. Son bilan doit être inférieur à 3 millions d’euros.
  3. Les comptes de l'entreprise doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de sa situation financière.

Seules les entreprises répondant à ces critères peuvent déposer une demande d'ouverture de la procédure devant le tribunal compétent, en fonction de la nature de leur activité. Pour les entreprises artisanales ou commerciales, le tribunal de commerce est compétent, tandis que pour les professions libérales, c'est le tribunal judiciaire qui est saisi.

Conditions relatives aux difficultés financières

L'entreprise doit également répondre à des conditions spécifiques concernant ses difficultés financières. Elle doit notamment être en cessation des paiements, c'est-à-dire qu'elle ne peut plus faire face à ses dettes avec son actif disponible, mais disposer néanmoins d'une trésorerie suffisante pour payer les créances salariales.

De plus, l'entreprise doit être capable de préparer, dans les délais impartis, un plan visant à assurer la pérennité de ses activités.

Comment se déroule la procédure de traitement de sortie de crise ?

La procédure commence par la demande d'ouverture formulée par le débiteur, à savoir l'entrepreneur individuel ou le représentant légal de l'entreprise. Cette demande est examinée par le tribunal, en présence du Ministère public (procureur de la République).

Période d'observation

Une fois la procédure ouverte, une période d'observation de trois mois est mise en place. Cette période permet d'évaluer la capacité de l'entreprise à surmonter ses difficultés et à élaborer un plan de sortie de crise. Si, à l'issue de cette période, il est établi que l'entreprise dispose de ressources suffisantes, la période d'observation peut être prolongée de deux mois supplémentaires.

Pendant cette période, un inventaire du patrimoine de l'entreprise est réalisé, sauf si le tribunal dispense l'entreprise de cette formalité. L'objectif est de dresser un état des créances et des dettes de l'entreprise, afin de permettre une gestion transparente des engagements financiers.

Désignation des organes de la procédure

Dès l'ouverture de la procédure, des organes sont désignés pour gérer la procédure. Il s'agit principalement d'un mandataire de justice, qui assume à la fois les fonctions de mandataire judiciaire et d'administrateur judiciaire.

Ce dernier est chargé de surveiller et d'administrer l'entreprise durant la procédure. Un juge-commissaire et un représentant des salariés sont également désignés, ainsi que, le cas échéant, des créanciers contrôleurs.

Gestion des créances

Une particularité de la procédure de traitement de sortie de crise est que les créanciers ne sont pas tenus de déclarer leurs créances. Le débiteur, quant à lui, doit déposer au greffe du tribunal la liste des créances dans un délai de 10 jours à compter du jugement d'ouverture de la procédure. Le mandataire est chargé de porter cette liste à la connaissance de chaque créancier concerné.

Comment prend fin la procédure de traitement de sortie de crise ?

Examen du plan de continuation

Au terme de la période d'observation, le tribunal procède à l'examen du plan de continuation qui a été élaboré par l'entreprise avec l'assistance du mandataire de justice.

Ce plan a pour objectif principal de permettre à l'entreprise de rembourser ses dettes tout en poursuivant son activité. Il est élaboré sur la base des éléments financiers et économiques recueillis pendant la période d'observation et prend en compte la capacité de l'entreprise à générer des revenus à court et moyen terme.

L'échelonnement des dettes est une caractéristique centrale du plan. Il permet à l'entreprise de rembourser ses créanciers sur plusieurs années, facilitant ainsi la gestion de sa trésorerie.

En fonction de la situation particulière de l'entreprise, la durée de ce plan est fixée par le tribunal, qui prend en compte les besoins spécifiques de l'entreprise et les capacités de remboursement projetées.

Conséquences en cas d'incapacité à présenter un plan

Si, à l'issue de la période d'observation, l'entreprise n'est pas en mesure de présenter un plan de continuation, le tribunal peut prononcer deux décisions distinctes en fonction de la situation financière de l'entreprise :

  1. Liquidation judiciaire : Cette procédure est ouverte lorsque l'entreprise est dans une situation irrémédiablement compromise, c'est-à-dire lorsqu'elle ne dispose plus des moyens suffisants pour payer ses dettes et que sa continuité d'exploitation est impossible. La liquidation entraîne la cessation d'activité de l'entreprise et la vente de ses actifs pour rembourser les créanciers.
  2. Redressement judiciaire : Si l'entreprise présente des perspectives de rétablissement, mais nécessite une période plus longue pour élaborer un plan, le tribunal peut décider d'ouvrir une procédure de redressement judiciaire. Cette procédure vise à permettre la poursuite de l'activité de l'entreprise sous une surveillance judiciaire renforcée, tout en essayant de trouver des solutions pour rembourser les créanciers.

Bon à savoir : Modalités de remboursement

Un élément important du plan de continuation est que le montant des remboursements annuels prévus à partir de la troisième année ne peut être inférieur à 8 % du passif total de l'entreprise.

Cela signifie que, dès la troisième année, l'entreprise doit rembourser au moins 8 % de ses dettes chaque année, ce qui garantit une certaine rapidité dans l'apurement des créances.

Cependant, certaines créances échappent à cette règle. Par exemple, les créances salariales, qui concernent le paiement des salaires dus aux employés, ainsi que les créances alimentaires, ne peuvent être incluses dans ce plan.

Ces créances doivent être réglées prioritairement et ne peuvent être soumises aux mêmes modalités d'échelonnement que les autres dettes de l'entreprise.

En renforçant la protection des créanciers prioritaires, la procédure de traitement de sortie de crise vise à équilibrer les intérêts de l'entreprise et de ses créanciers tout en assurant la continuité de l'activité dans les meilleures conditions possibles.

Conclusion

Il est essentiel pour les petites entreprises, particulièrement en période de crise, de pouvoir bénéficier d’outils adaptés pour surmonter leurs difficultés financières.
La procédure de traitement de sortie de crise s'inscrit dans cette dynamique en offrant une solution temporaire et simplifiée pour restructurer les dettes et permettre la continuité de l'activité. Grâce à cette procédure, les entreprises éligibles peuvent trouver un équilibre entre le remboursement de leurs créanciers et la pérennité de leur activité.

FAQ

1. Qu'est-ce que la procédure de traitement de sortie de crise ?

La procédure de traitement de sortie de crise est une procédure collective simplifiée créée par la loi n°2021-689 du 31 mai 2021 en réponse aux difficultés économiques engendrées par la crise sanitaire. Elle vise à aider les petites entreprises à restructurer leurs dettes tout en continuant leur activité. Cette procédure hybride emprunte à la fois aux caractéristiques du redressement judiciaire et de la sauvegarde, permettant ainsi un traitement accéléré des difficultés. L’objectif principal est de permettre à l’entreprise de présenter un plan de continuation sur une période de trois mois, avec des mesures adaptées pour rétablir sa situation financière.

2. Quelles entreprises sont éligibles à la procédure de traitement de sortie de crise ?

La procédure est ouverte aux petites entreprises remplissant des critères spécifiques :

  • L’entreprise doit avoir moins de 20 salariés.
  • Son bilan ne doit pas excéder 3 millions d’euros.
  • Les comptes de l’entreprise doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de la situation financière de l'entreprise.
    De plus, l’entreprise doit être en état de cessation des paiements, tout en disposant de suffisamment de trésorerie pour régler ses créances salariales, et être capable d’élaborer un plan de continuation dans les délais fixés par la procédure.

3. Comment se déroule la procédure de traitement de sortie de crise ?

La procédure débute par une demande d’ouverture formulée par le débiteur (l’entreprise en difficulté) devant le tribunal compétent (tribunal de commerce ou tribunal judiciaire selon la nature de l’activité). Une fois la procédure ouverte, une période d’observation de trois mois est mise en place, permettant d’analyser la situation financière de l’entreprise. Durant cette période, un mandataire de justice est désigné pour surveiller l’activité de l’entreprise et aider à l’élaboration du plan de continuation. Ce plan inclut généralement un échelonnement des dettes sur plusieurs années, afin de permettre à l’entreprise de se redresser tout en continuant ses activités.

4. Quels sont les avantages de la procédure de traitement de sortie de crise pour les entreprises ?

Cette procédure présente plusieurs avantages pour les entreprises :

  • Rapidité : La durée de la période d’observation est de trois mois, ce qui permet une sortie de crise accélérée.
  • Simplicité : Contrairement à d’autres procédures collectives, elle est simplifiée et adaptée aux petites entreprises.
  • Rééchelonnement des dettes : L'entreprise peut bénéficier d’un plan d’échelonnement de ses dettes sur plusieurs années, offrant une meilleure gestion de sa trésorerie.
  • Protection des salariés : Les créances salariales ne sont pas incluses dans le plan de continuation, garantissant ainsi leur paiement prioritaire.

5. Que se passe-t-il si l’entreprise ne parvient pas à élaborer un plan de continuation ?

Si, au terme de la période d’observation, l’entreprise n’est pas en mesure de présenter un plan de continuation, le tribunal peut prendre deux décisions. Il peut soit prononcer la liquidation judiciaire, entraînant la cessation d’activité et la vente des actifs de l’entreprise pour rembourser les créanciers, soit ouvrir une procédure de redressement judiciaire, offrant une période supplémentaire pour essayer de rétablir la situation financière de l’entreprise.

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