Pénal

Protégez vos points après une infraction radar : comment ça marche

Estelle Marant
Collaboratrice
Partager

Radar automatique : Comment éviter le retrait de points sur votre permis

Sommaire

  1. Comment protéger ses points après une infraction radar
  2. La contestation de l’infraction
  3. Accès au cliché photo et consignation de l’amende
  4. Recours en cas de rejet
  5. Jurisprudence et succès des contestations
  6. FAQ

La réception d'une contravention après avoir été flashé par un radar automatique est souvent source d'inquiétude pour les conducteurs. La perte de points sur le permis de conduire peut avoir des conséquences graves, notamment la suspension ou l'invalidation du permis en cas de récidive.

Cependant, il existe des moyens légaux de contester ces infractions et ainsi éviter de perdre des points. Voici les étapes clés pour protéger votre permis.

La contestation de l’infraction par courrier recommandé

Lorsque vous recevez un avis de contravention, il est essentiel de ne pas régler immédiatement l’amende si vous souhaitez contester l'infraction. En effet, payer l’amende revient à reconnaître les faits, ce qui entraîne automatiquement le retrait des points associés à l’infraction. Pour contester, il convient d'envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception, dans les délais indiqués sur l'avis de contravention.

L'absence d'identification du conducteur

La plupart des clichés pris par les radars automatiques ne permettent pas d'identifier clairement le conducteur.

Or, en droit français, seul le conducteur du véhicule peut être sanctionné par un retrait de points, et non le propriétaire du véhicule si ce dernier ne conduisait pas au moment des faits. Il est donc possible d'indiquer dans la contestation que rien ne prouve que vous étiez au volant lors de l’infraction.

Selon l’article L.121-3 du Code de la route, le propriétaire du véhicule n'est pas tenu de dénoncer le conducteur, sauf exceptions prévues par la loi. Cette absence d'obligation de dénonciation constitue un levier important pour éviter la perte de points.

La demande d'accès au cliché photo

En parallèle de la contestation, il est recommandé de demander l’accès au cliché pris par le radar, afin de vérifier si celui-ci permet réellement de vous identifier. Cette demande doit être effectuée par courrier recommandé avec les pièces justificatives suivantes :

  • Une copie de l’avis de contravention
  • Une copie de la carte grise du véhicule
  • Une copie de votre permis de conduire

Ce cliché pourra être utilisé comme preuve dans le cadre de votre contestation, notamment si l’Officier du Ministère Public rejette votre demande initiale. Toutefois, il est rare que cette demande aboutisse à un refus si vous suivez correctement la procédure.

La consignation de l’amende

Lors de l'envoi du courrier de contestation, il est impératif de consigner le montant de l’amende, comme indiqué sur l’avis de contravention. Cette consignation n'est pas un paiement définitif, mais une obligation pour que votre contestation soit prise en compte.

En d'autres termes, vous devez avancer la somme due, qui sera ensuite restituée si la contestation aboutit en votre faveur. Ne pas respecter cette exigence peut entraîner le rejet automatique de votre recours, même si vos arguments sont valables.

Comment procéder à la consignation ?

Pour effectuer la consignation, il vous suffit de joindre le montant indiqué dans l’avis de contravention lors de l’envoi de votre courrier recommandé. Il est primordial de respecter les délais mentionnés, car tout retard pourrait invalider votre contestation.

En outre, n’oubliez pas de cocher le cas n°3 sur le formulaire de contestation, qui correspond à une contestation de l’infraction sans règlement de l’amende. Cette étape est indispensable pour indiquer à l’administration que vous ne reconnaissez pas l'infraction et que vous contestez à la fois le retrait de points et l’amende associée.

Une procédure soutenue par la jurisprudence

La jurisprudence en matière de contestation de contraventions issues de radars automatiques est relativement favorable aux conducteurs. En effet, de nombreux jugements ont rappelé que l’identification du conducteur est un élément central pour sanctionner une infraction routière.

À ce titre, la contestation est souvent accueillie favorablement lorsque le conducteur argumente de manière fondée et dans les délais légaux. Cependant, il est indispensable de respecter toutes les formalités, y compris la consignation de l’amende, pour que votre recours soit examiné.

Recours en cas de rejet de la contestation

Dans le cas où votre contestation serait rejetée, il est encore possible de saisir le tribunal de police afin de faire valoir vos droits.

Ce recours constitue une opportunité de présenter des arguments devant un juge pour prouver que vous n’étiez pas le conducteur au moment de l’infraction ou que les éléments de l’infraction ne sont pas suffisants pour entraîner un retrait de points.

Pourquoi saisir le tribunal de police ?

Le tribunal de police est compétent pour juger les infractions routières et peut annuler la décision de l'administration de retirer des points sur votre permis si les preuves sont jugées insuffisantes ou si la procédure n'a pas été respectée.

Dans ce cadre, il est possible de faire valoir l'absence de preuve d'identification du conducteur ou de contester la validité des éléments de preuve fournis, comme le cliché pris par le radar. Il est également possible de soulever des vices de procédure, tels que des erreurs dans l'avis de contravention ou des délais non respectés.

Faire appel à un avocat spécialisé en droit routier

À ce stade, il est fortement conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit routier. Un avocat compétent dans ce domaine pourra vous assister tout au long de la procédure, vous conseiller sur les démarches à suivre, et défendre vos droits devant le tribunal. Il pourra également identifier les failles dans le dossier et maximiser vos chances de succès.

L’avocat pourra notamment soulever des arguments juridiques basés sur la jurisprudence et le Code de la route, tels que la nécessité d’une preuve formelle de l'identité du conducteur ou l'illégalité d'une procédure non conforme. Grâce à son expertise, il saura plaider pour une annulation de l'infraction ou, à défaut, une réduction des sanctions, voire le non-retrait des points.

En résumé, en cas de rejet de votre contestation, il est toujours possible de saisir le tribunal de police et d'être représenté par un avocat, afin d’optimiser vos chances de préserver vos points et de conserver votre permis de conduire.

Conclusion

En somme, pour éviter de perdre des points sur votre permis de conduire après une infraction relevée par un radar automatique, il est essentiel de suivre des démarches précises : contester l’infraction dans les délais légaux, ne pas payer l’amende immédiatement, demander l’accès au cliché photo, et surtout, consigner le montant de l’amende.

Si votre contestation est rejetée, il est toujours possible de saisir le tribunal de police pour défendre vos droits, idéalement avec l’assistance d’un avocat spécialisé en droit routier. Ces étapes, bien menées, permettent souvent de préserver vos points et de maintenir la validité de votre permis.

FAQ :

1. Que se passe-t-il si je paie directement l’amende après avoir été flashé par un radar automatique ?
En payant l’amende, vous reconnaissez officiellement l’infraction, ce qui entraîne immédiatement le retrait des points associés sur votre permis de conduire. Selon l’article 529-10 du Code de procédure pénale, tout paiement équivaut à une acceptation des faits. Il est donc important de ne pas payer si vous envisagez de contester l’infraction pour éviter la perte de points. Une fois l’amende réglée, il est très difficile de revenir en arrière, car l'infraction est réputée constatée et acceptée. Vous perdez ainsi les points sans possibilité de recours.

2. Comment contester une contravention issue d'un radar automatique ?
La contestation d’une contravention doit se faire par un courrier recommandé avec accusé de réception adressé à l'Officier du Ministère Public. Il est recommandé d’argumenter que, même si vous êtes le propriétaire du véhicule, rien ne prouve que vous étiez le conducteur au moment de l’infraction. En effet, la plupart des clichés pris par les radars automatiques ne permettent pas d’identifier clairement le conducteur. Dans votre courrier, vous pouvez également demander l’accès au cliché photo pris par le radar afin de vérifier si vous êtes reconnaissable sur l’image. N’oubliez pas de consigner le montant de l’amende pour que votre contestation soit prise en compte.

3. Est-il obligatoire de dénoncer le conducteur en cas d’infraction relevée par un radar ?
Non, selon l’article L.121-3 du Code de la route, le propriétaire du véhicule n'est pas tenu de dénoncer le conducteur en cas d’infraction relevée par un radar automatique. C’est un point fondamental pour contester une contravention : si vous n’étiez pas au volant, vous n’avez pas l’obligation de désigner le véritable conducteur. Ce principe protège les propriétaires de véhicules, mais il existe des exceptions, notamment pour les personnes morales, qui doivent désigner le conducteur sous peine d’amende. Cette règle permet d'éviter la perte de points dans le cas où vous n'étiez pas le conducteur au moment des faits.

4. Que dois-je faire si ma contestation est rejetée ?
Si votre contestation est rejetée, il est encore possible de saisir le tribunal de police pour contester la décision. Le tribunal analysera les preuves, telles que le cliché du radar ou les éléments de procédure, pour vérifier si l’infraction a été constatée dans les règles. Dans cette situation, il est recommandé de vous faire assister par un avocat spécialisé en droit routier qui pourra soulever des arguments juridiques spécifiques, tels que l’absence d’identification formelle du conducteur ou des erreurs procédurales. L’avocat pourra également présenter des jurisprudences favorables à votre cas pour maximiser vos chances de succès et éviter la perte de points.

5. Est-ce que la jurisprudence est favorable aux contestations des infractions relevées par radar automatique ?
Oui, la jurisprudence est souvent favorable aux conducteurs qui contestent les infractions issues des radars automatiques, surtout lorsque les clichés ne permettent pas d’identifier clairement le conducteur. De nombreux tribunaux ont estimé que l'identification du conducteur est un élément fondamental pour retirer des points sur le permis. En suivant rigoureusement la procédure de contestation, et en mettant en avant l’absence d’identification certaine, les chances de réussite sont élevées. De plus, plusieurs décisions ont annulé des retraits de points pour des infractions mal constatées ou mal formulées, renforçant ainsi la position des conducteurs dans ce type de contentieux.

Articles Récents

Besoin d'aide ?

Nos équipes sont là pour vous guider !

Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.