Lorsqu’un salarié s’absente pour une longue durée en raison d’une maladie, son retour en entreprise peut soulever de nombreuses questions pour l’employeur et pour le salarié concerné.
En effet, au-delà des aspects organisationnels, des obligations légales strictes encadrent la réintégration du salarié, notamment en matière de visites médicales, d’aménagement du poste de travail et de droits aux congés.
Un retour mal géré peut avoir des conséquences importantes, tant pour l’entreprise que pour le salarié, et peut exposer l’employeur à des sanctions juridiques. Il est donc essentiel de maîtriser la réglementation et de mettre en place les bonnes pratiques pour assurer une reprise dans les meilleures conditions.
Lorsqu’un salarié est en arrêt de travail pour maladie ou accident pendant plus de 30 jours, un rendez-vous de liaison peut être organisé à l’initiative de l’employeur ou du salarié.
Ce rendez-vous permet notamment :
À noter que la participation du salarié à ce rendez-vous est facultative et qu’il ne peut être sanctionné en cas de refus.
Si l’absence dépasse trois mois, une visite de préreprise doit être organisée par le médecin du travail. Cette visite peut être demandée par :
Lors de cet examen, le médecin du travail peut recommander :
L’employeur est tenu de prendre en compte ces recommandations et d’engager les démarches nécessaires pour adapter le poste.
Une visite médicale de reprise est obligatoire dans certains cas :
Cette visite doit être organisée par l’employeur, dès qu’il est informé du retour du salarié. Elle permet de :
💡 Bon à savoir : Le refus de l’employeur d’organiser cette visite peut lui coûter cher. En effet, la Cour de cassation a récemment rappelé que l’employeur ne pouvait pas conditionner l’organisation de la visite médicale à la reprise effective du salarié (Cass. soc., 13 sept. 2023, n° 22-10.423).
Si l’état de santé du salarié le permet, il peut reprendre son activité à temps partiel thérapeutique, aussi appelé mi-temps thérapeutique. Cette disposition permet une reprise progressive, sous réserve d’une prescription médicale et de l’accord de la Sécurité sociale et de l’employeur.
L’employeur a une obligation de sécurité envers ses salariés. Il doit prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé physique et mentale.
Si l’employeur n’organise pas la visite de reprise, il peut être sanctionné et contraint de verser des dommages et intérêts au salarié pour préjudice subi (Cass. soc., 29 juin 2022, n° 21-11.163).
De plus, la jurisprudence considère que tant que cette visite n’a pas eu lieu, le salarié doit être rémunéré comme s’il travaillait (Cass. soc., 17 octobre 2023, n° 22-15.497).
Tout salarié qui reprend son poste après une longue absence doit bénéficier d’un entretien professionnel. Cet entretien doit porter sur :
💡 Cet entretien doit être organisé tous les 6 ans et après certaines absences prolongées (congé maternité, congé parental, arrêt maladie de longue durée…).
Oui ! Lorsqu’un salarié n’a pas pu prendre ses congés payés en raison d’un arrêt maladie, il bénéficie d’un droit au report (CJUE, 22 novembre 2011, affaire C-214/10).
Le Code du travail prévoit que ces congés peuvent être reportés jusqu’à 15 mois après la fin de l’arrêt.
💡 À savoir : Le report des congés ne s’applique que si l’employeur a informé le salarié du nombre de jours dont il dispose après son retour.
La gestion du retour d’un salarié après une longue absence nécessite donc une préparation minutieuse et une conformité stricte aux obligations légales. En cas de manquement, l’employeur risque des sanctions financières et une remise en cause de la rupture du contrat.
Le retour d’un salarié après une longue absence pour maladie nécessite une préparation rigoureuse et une mise en conformité avec les obligations légales. L’employeur doit veiller à organiser les visites médicales obligatoires, à anticiper les éventuels aménagements du poste de travail et à garantir le respect des droits du salarié, notamment en matière de report des congés.
En cas de manquement, l’entreprise s’expose à des sanctions financières et à d’éventuels contentieux prud’homaux. Une bonne gestion du retour du salarié permet non seulement d’assurer sa réintégration sereine, mais aussi de préserver le climat social et la continuité du travail au sein de l’entreprise.
L’employeur doit respecter plusieurs obligations légales lors du retour d’un salarié après une absence prolongée pour maladie. Il doit notamment :
Oui, la visite médicale de reprise est obligatoire dans certaines situations définies par la loi :
Un employeur ne peut pas licencier un salarié uniquement en raison de son absence prolongée pour maladie. Toutefois, un licenciement peut être envisagé si :
Oui, un salarié en arrêt maladie prolongé conserve son droit aux congés payés et peut les reporter s’il n’a pas pu les prendre avant la fin de la période de référence.
Selon la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE, 22 nov. 2011, affaire C-214/10) et la Cour de cassation (Cass. soc., 13 sept. 2023, n° 21-12.412) :
Si un salarié ne se présente pas à son poste après un arrêt maladie, l’employeur doit :
💡 Bon à savoir : Une absence injustifiée ne doit pas être immédiatement sanctionnée par un licenciement. L’employeur doit respecter une procédure graduelle et permettre au salarié de s’expliquer avant toute décision définitive.