Comment contester une succession après son ouverture ?

Francois Hagege
Fondateur
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Comment contester une succession : Motifs, Moyens Juridiques, et Délais

Le décès d'un proche marque le début du processus de succession, un processus juridique visant à transférer le patrimoine du défunt à ses héritiers. Cependant, l'ouverture de la succession peut souvent engendrer des conflits et des litiges, surtout lorsque l'un des héritiers se sent lésé ou lorsqu'un tiers estime avoir des droits sur la succession du défunt. Dans cet article, nous examinerons les motifs juridiques permettant de contester une succession, les moyens juridiques mobilisables pour contester une succession, ainsi que les délais prévus par la loi pour ce type d'action.

Motifs Juridiques pour Contester une Succession

Pour contester une succession, il est essentiel de comprendre les motifs juridiques qui justifient une telle action. Tout d'abord, la contestation doit toujours être basée sur des motifs légitimes et sérieux. Ensuite, voici les principaux motifs concrets qui ouvrent la voie à une action en justice pour contester une succession :

  1. Le Partage Lésionnaire : Lorsqu'il y a une erreur dans l'évaluation des biens partagés.
  2. Le Vice du Consentement : Cela peut inclure des situations d'insanité d'esprit ou d'abus de faiblesse de la part du défunt ou de l'héritier.
  3. Oubli d'un Héritier : Si un héritier a été omis lors du partage de la succession.

Moyens Juridiques pour Contester une Succession

Si un héritier ou un tiers estime avoir des raisons valables de contester le partage de la succession, il existe des moyens juridiques pour engager cette action. Cependant, il est important de noter que ces actions peuvent être longues et coûteuses, nécessitant une planification préalable et une compréhension approfondie des options juridiques disponibles.

Contestation du Partage de la Succession par les Héritiers

Malgré le principe de la liberté testamentaire, la loi offre deux moyens spécifiques pour contester le partage de la succession :

  1. L'Action en Nullité : Cette action permet d'annuler le partage en cas de vice du consentement, de violence, de dol, ou d'erreur sur les droits ou la propriété des biens de la succession.
  2. L'Action en Complément de Partage : Cette action vise à rétablir l'égalité entre les héritiers lorsque le partage crée un déséquilibre significatif.

Action Spécifique de l'Héritier Omis

Lorsqu'un héritier a été omis de la succession, il peut entreprendre deux actions distinctes pour réclamer ses droits :

  1. Action en Nullité : En cas d'insanité d'esprit ou d'abus de faiblesse du défunt.
  2. Réclamation de l'Attribution de la Part : Cette action va au-delà d'un simple complément et nécessite une réévaluation des biens et des droits partagés.

Recel Successoral

Le recel successoral consiste en la dissimulation d'une partie du patrimoine du défunt par un héritier. Les conditions du recel successoral comprennent la qualité d'héritier du receleur, l'élément intentionnel (mauvaise foi), et l'élément matériel (détournement des biens de la succession). Les sanctions en cas de recel sont strictes et incluent l'obligation d'accepter la succession, la privation de la part sur les actifs touchés, la restitution des fruits et revenus, et des dommages et intérêts.

Contestation du Partage de la Succession par les Tiers

Les tiers à la succession ont également la possibilité de contester le partage par le biais de trois actions principales :

  1. Opposition au Partage : Les créanciers peuvent faire opposition au partage de la succession pour protéger leurs droits à la succession.
  2. Action Oblique : Les tiers peuvent agir en nullité ou en complément de partage pour le compte de leur débiteur.
  3. Action Paulienne : Les tiers créanciers peuvent agir contre les héritiers qui ont agi en fraude de leurs droits, sous certaines conditions.

Délais pour Contester une Succession

En ce qui concerne les délais légaux pour contester une succession, deux périodes distinctes sont à considérer :

  1. Délai de 2 Ans : Pour les actions en complément de partage en cas de partage lésionnaire à hauteur de 25% de la masse successorale (à compter du partage de la succession).
  2. Délai de 5 Ans : Pour les actions en nullité pour vice du consentement, en complément de partage pour oubli d’un héritier, et en cas de recel successoral (à compter de la connaissance de la lésion ou du recel, ou à compter du décès de la personne en cas d'action en nullité du testament).

En conclusion, contester une succession est une démarche complexe, soumise à des délais stricts et exigeant une préparation minutieuse. Les preuves jouent un rôle crucial dans ces actions en justice, il est donc conseillé de recourir à des expertises médicales ou graphologiques en cas de contestation basée sur l'insanité d'esprit ou l'abus de faiblesse du défunt.

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