Les pires abus que votre locataire peut commettre : Comment protéger vos droits de propriétaire

Estelle Marant
Collaboratrice
3 minutes
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Locataires indélicats : 7 actions qui peuvent causer de gros problèmes aux propriétaires

Être propriétaire bailleur est souvent une responsabilité pleine de défis. Bien que beaucoup de locataires soient respectueux et soigneux, certains peuvent causer de sérieux problèmes, voire même enfreindre la loi. Pour vous aider à anticiper et à gérer ces situations délicates, voici un aperçu des pires crasses que votre locataire peut vous faire.

1. Ne pas payer le loyer

L'un des pires cauchemars pour tout propriétaire est d'avoir un locataire qui ne paie pas son loyer. Le non-paiement du loyer est une violation directe du contrat de location, ce qui peut entraîner de graves conséquences financières pour le propriétaire. Ce dernier peut dépendre de ce revenu pour couvrir des dépenses essentielles telles que les charges de copropriété, les taxes foncières, ou encore le remboursement d’un crédit immobilier lié au bien loué.

Références juridiques : En France, selon l'article 7 de la loi du 6 juillet 1989, "le locataire est tenu de payer le loyer et les charges récupérables aux termes convenus". Le loyer doit être payé à la date convenue dans le contrat de bail, généralement mensuellement. En cas de non-paiement, le propriétaire dispose de plusieurs recours :

  1. Lettre de mise en demeure : Le propriétaire doit d'abord envoyer une lettre de mise en demeure au locataire pour lui rappeler son obligation de payer le loyer et lui donner un délai pour régulariser la situation. Cette étape est essentielle pour formaliser le problème et montrer la volonté du propriétaire de trouver une solution amiable.
  2. Commandement de payer : Si la mise en demeure reste sans réponse, le propriétaire peut faire appel à un huissier de justice pour délivrer un commandement de payer au locataire. Ce document officiel donne au locataire un délai de deux mois pour régler les loyers impayés.
  3. Procédure judiciaire : Si le locataire ne paie toujours pas après ce délai, le propriétaire peut saisir le tribunal d’instance pour demander la résiliation du bail et l’expulsion du locataire. Le juge peut ordonner le paiement des loyers dus et des dommages-intérêts pour compenser le préjudice subi par le propriétaire.

Ces démarches sont régies par des procédures strictes pour protéger les droits de toutes les parties, mais elles permettent au propriétaire de récupérer son bien et de limiter les pertes financières.

2. Dégrader le logement

Certains locataires peuvent causer des dommages importants au logement, allant de l'usure excessive des murs et des sols à la destruction intentionnelle de biens. Ces dégradations peuvent engendrer des coûts de réparation considérables pour le propriétaire et nécessitent souvent du temps pour remettre le logement en état avant de le louer à nouveau. Les dégradations, qu'elles soient accidentelles ou intentionnelles, sont non seulement une violation du contrat de location, mais elles peuvent également diminuer la valeur du bien immobilier.

Références juridiques : Selon l'article 7 de la loi du 6 juillet 1989, "le locataire est tenu de prendre à sa charge l’entretien courant du logement et des équipements mentionnés au contrat". Cela inclut les petites réparations et l'entretien régulier du logement pour le maintenir en bon état.

En cas de dégradations plus importantes, le propriétaire peut recourir à plusieurs mesures :

  1. Utilisation du dépôt de garantie : Le propriétaire peut retenir une partie ou la totalité du dépôt de garantie versé par le locataire au début du bail pour couvrir les réparations nécessaires. Toutefois, cette retenue doit être justifiée par des devis ou des factures, et le propriétaire doit restituer le solde du dépôt de garantie dans un délai légal de deux mois après la remise des clés.
  2. Action en justice : Si les dommages dépassent le montant de la caution, le propriétaire peut engager une action en justice pour obtenir une indemnisation. Cette procédure permet de demander au tribunal de condamner le locataire à réparer les dommages causés ou à payer des dommages-intérêts pour couvrir les frais de remise en état.

Ces recours sont essentiels pour garantir que le propriétaire puisse récupérer les fonds nécessaires pour remettre le logement en état et le rendre à nouveau habitable.

3. Sous-louer le logement sans autorisation

La sous-location sans autorisation est une autre crasse que certains locataires peuvent faire à leur propriétaire. Cela peut entraîner des problèmes d'assurance, de responsabilité, et de conformité avec les règlements de copropriété. En sous-louant le logement sans autorisation, le locataire enfreint le contrat de location et prive le propriétaire de son droit de contrôler qui occupe son bien.

Références juridiques : L'article 8 de la loi du 6 juillet 1989 stipule que "le locataire ne peut sous-louer le logement qu’avec l’accord écrit du bailleur".

Si le locataire sous-loue sans autorisation, plusieurs conséquences juridiques peuvent en découler :

  1. Résiliation du bail : Le propriétaire peut demander la résiliation du bail pour manquement grave aux obligations contractuelles. La sous-location sans autorisation constitue un motif légitime de résiliation, car elle altère la relation de confiance entre le propriétaire et le locataire.
  2. Demande de dommages-intérêts : En plus de la résiliation du bail, le propriétaire peut demander des dommages-intérêts pour compenser les pertes financières ou les désagréments causés par la sous-location non autorisée. Par exemple, si le sous-locataire cause des dégâts ou ne respecte pas les règles de copropriété, le propriétaire peut être tenu pour responsable et avoir à payer des frais supplémentaires.
  3. Action en nullité de la sous-location : Le propriétaire peut également demander au tribunal de déclarer la sous-location nulle et non avenue, ce qui peut obliger le locataire principal et le sous-locataire à quitter les lieux immédiatement.

4. Transformer le logement sans autorisation

Certains locataires entreprennent des travaux de transformation ou de rénovation sans l'accord du propriétaire, ce qui peut altérer l'état d'origine du bien et causer des conflits. Ces modifications non autorisées peuvent non seulement changer l'apparence et la fonctionnalité du logement, mais aussi causer des dommages structurels ou entraîner des risques pour la sécurité du bâtiment.

Références juridiques : Selon l'article 7 de la loi du 6 juillet 1989, "le locataire ne peut, sauf accord écrit du propriétaire, transformer les locaux et équipements loués". Cela signifie que le locataire doit obtenir une autorisation préalable écrite du propriétaire avant d'effectuer tout type de travaux de transformation, que ce soit pour modifier la disposition des pièces, changer les revêtements de sol ou entreprendre des travaux plus importants tels que l'abattement de murs.

Si le locataire ne respecte pas cette clause, le propriétaire a plusieurs recours :

  1. Exiger la remise en état des lieux : Le propriétaire peut demander au locataire de remettre le logement dans son état d'origine à la fin du bail. Cela implique que le locataire doit prendre en charge tous les frais nécessaires pour annuler les modifications non autorisées et réparer les éventuels dommages causés.
  2. Retenir le dépôt de garantie : Si le locataire refuse ou n’est pas en mesure de remettre les lieux en état, le propriétaire peut utiliser le dépôt de garantie pour couvrir les coûts de remise en état.
  3. Engager une procédure judiciaire : En cas de modifications substantielles ou de refus de la part du locataire, le propriétaire peut engager une action en justice pour obtenir réparation. Le tribunal peut ordonner la remise en état des lieux et condamner le locataire à payer des dommages-intérêts pour les préjudices causés.

Ces mesures visent à protéger les droits des propriétaires et à garantir que les biens immobiliers ne subissent pas de modifications non autorisées qui pourraient affecter leur valeur ou leur intégrité structurelle.

5. Ne pas respecter les règles de copropriété

Lorsque le logement est situé dans une copropriété, le locataire doit respecter le règlement de copropriété, qui couvre des aspects tels que l’usage des parties communes, le bruit, et le respect des autres occupants. Un locataire qui ne respecte pas ces règles peut causer des tensions avec les autres copropriétaires et exposer le propriétaire à des sanctions, telles que des amendes ou des restrictions d'accès aux services communs.

Références juridiques : En France, le règlement de copropriété est un document légal qui fixe les règles de vie commune dans un immeuble en copropriété. Le non-respect du règlement de copropriété par un locataire peut justifier la résiliation du bail par le propriétaire, surtout si le comportement du locataire cause un préjudice aux autres occupants ou à l’immeuble. Les situations fréquentes incluent le non-respect des règles de bruit, l'occupation abusive des parties communes, ou le stockage d’objets dans des espaces non autorisés.

Les recours disponibles pour le propriétaire sont les suivants :

  1. Avertissement écrit : En cas de non-respect des règles de copropriété, le propriétaire peut adresser un avertissement écrit au locataire pour lui rappeler ses obligations et lui demander de se conformer au règlement.
  2. Résiliation du bail : Si le locataire persiste à ne pas respecter les règles malgré les avertissements, le propriétaire peut demander la résiliation du bail pour manquement grave aux obligations contractuelles. Cette demande doit être adressée au tribunal, qui jugera si la résiliation est justifiée.
  3. Demande de dommages-intérêts : Le propriétaire peut également demander des dommages-intérêts pour compenser le préjudice subi en raison du comportement du locataire, notamment si ce comportement a causé des conflits avec les autres copropriétaires ou des dégradations des parties communes.

Ces mesures permettent aux propriétaires de protéger leurs biens et de maintenir la paix et la sécurité dans les immeubles en copropriété.

6. Refuser de quitter les lieux à la fin du bail

Un locataire qui refuse de quitter les lieux après la fin du bail peut causer de sérieux problèmes au propriétaire, notamment en empêchant la mise en location du bien à un nouveau locataire ou sa vente. Cette situation peut entraîner des pertes financières significatives et nécessiter une procédure d’expulsion longue et coûteuse.

Références juridiques : En cas de refus de quitter les lieux à la fin du bail, le propriétaire peut engager une procédure d’expulsion devant le tribunal d’instance. Cette procédure est encadrée par des règles strictes pour protéger les droits des locataires et des propriétaires.

Voici les étapes que le propriétaire doit suivre :

  1. Commandement de quitter les lieux : Le propriétaire doit d'abord faire délivrer par un huissier de justice un commandement de quitter les lieux au locataire. Ce document officiel donne au locataire un délai pour quitter les lieux volontairement.
  2. Saisine du tribunal : Si le locataire refuse toujours de partir, le propriétaire peut saisir le tribunal d'instance pour obtenir une ordonnance d’expulsion. Le juge examinera la situation et pourra ordonner l'expulsion du locataire s'il considère que celle-ci est justifiée.
  3. Application de la trêve hivernale : Il est important de noter que la trêve hivernale, qui interdit les expulsions entre le 1er novembre et le 31 mars, peut prolonger le processus d’expulsion. Durant cette période, même si une décision d’expulsion a été rendue, elle ne peut être exécutée qu’à partir du 1er avril.

7. Ne pas souscrire à une assurance habitation

La souscription à une assurance habitation est une obligation légale pour les locataires en France. Cette assurance a pour but de couvrir les risques locatifs tels que les dégâts des eaux, les incendies, les explosions, et autres sinistres qui pourraient survenir dans le logement loué. Lorsqu'un locataire ne souscrit pas à cette assurance, il expose non seulement lui-même, mais aussi le propriétaire, à des risques financiers considérables en cas de sinistre.

Références juridiques : Selon l'article 7g de la loi du 6 juillet 1989, "le locataire est obligé de souscrire une assurance contre les risques locatifs". Cette assurance doit couvrir les dommages causés par le locataire aux biens loués, et elle est essentielle pour protéger les deux parties contre les conséquences financières d’un éventuel sinistre. Voici ce que prévoit la législation et les recours possibles pour le propriétaire en cas de non-souscription par le locataire :

  1. Demande de preuve d'assurance : Le propriétaire est en droit de demander au locataire une attestation d'assurance habitation au début du bail, puis chaque année à la date anniversaire du contrat. Cette attestation prouve que le locataire est bien couvert contre les risques locatifs.
  2. Mise en demeure : Si le locataire ne souscrit pas à une assurance habitation ou ne fournit pas l'attestation d'assurance, le propriétaire peut lui envoyer une mise en demeure pour exiger la souscription immédiate de l'assurance. La mise en demeure doit être faite par lettre recommandée avec accusé de réception et préciser un délai dans lequel le locataire doit se conformer à son obligation.
  3. Souscription par le propriétaire : En cas de non-réponse ou de refus du locataire, la loi permet au propriétaire de souscrire lui-même une assurance pour le compte du locataire. Cette possibilité est prévue par la loi Alur (loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové), qui autorise le propriétaire à souscrire une assurance couvrant les risques locatifs pour le logement en question et à en répercuter le coût au locataire. Le propriétaire peut alors récupérer cette somme en tant que supplément de loyer, en l'étalant sur les douze mois suivants.
  4. Résiliation du bail : Si le locataire persiste dans son refus de souscrire à une assurance malgré les mises en demeure et les possibilités offertes par le propriétaire, ce manquement peut constituer un motif légitime de résiliation du bail. Le propriétaire peut saisir le tribunal pour demander la résiliation du bail et l’expulsion du locataire pour manquement grave à ses obligations.

Conclusion

Si vous êtes confronté à l'une de ces situations avec votre locataire, il est essentiel de connaître vos droits et de réagir rapidement. Des recours juridiques existent pour protéger les propriétaires contre ces abus. Il est recommandé de consulter un professionnel du droit pour obtenir des conseils adaptés et faire valoir vos droits.

Chez Défends Tes Droits, nous sommes là pour vous aider à naviguer dans ces situations complexes. N'hésitez pas à nous contacter pour toute question ou pour obtenir de l'assistance juridique. Protéger vos intérêts en tant que propriétaire est notre priorité.

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